C'est acquis: avec l'arrivée de l'ADSL et de ses débits confortables, l'Internet va donner des suées aux professionnels de l'image. Après le MP3, ce format audio de qualité quasi-CD, très en vogue sur le réseau et qui bouscule les maisons de disques, la vidéo s'apprête à coloniser les écrans d'ordinateur. «Là, on passe aux choses sérieuses», s'enthousiasme Jacques Rosselin, le fondateur de Canalweb, un site diffusant des chaînes de télé spéciales pour le Net. «Terminé les images saccadées, les gens vont voir nos programmes presque comme à la télé».
Car il y a bien changement d'échelle. Avec un modem, les internautes peuvent fouiner sur le Web pour voir du texte, des photos ou quelques animations. Côté vidéo, ça crachote, le son grince et l'image demeure minuscule. Avec les débits de l'ADSL, 500 kilobits par seconde aujourd'hui, et plusieurs mégabits par seconde demain, «on s'approche du rêve de tous les producteurs, avec vidéo à la demande, et programmes réellement multimédias sur l'Internet», selon Frédéric Durand, le directeur Europe du Sud de Real Networks, dont le logiciel Real Player domine le marché de la diffusion de vidéo en ligne. Au passage, les internautes vont découvrir la visioconférence de qualité, et de nouvelles offres de programmes interactifs.
A l'étranger, dans les pays où l'ADSL a déjà été commercialisé, les expériences se multiplient. Singtel, l'opérateur de Singapour, propose de la musique, mais aussi des films, à télécharger sur son ordinateur. En Anglet