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Bureaucratie.fr. Lancé en 1998 par Lionel Jospin, le grand chantier de l'administration en ligne patine.

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publié le 5 novembre 1999 à 1h48

C'est un fantasme de citoyen: récupérer sa carte grise sans se

déplacer à la préfecture, obtenir sa fiche d'état civil sans faire la queue et trouver une information claire sans avoir à arpenter des couloirs interminables. Et surtout faire tout cela de chez soi, en un clic de souris et grâce à l'Internet. «La mise en réseau des services publics constitue un enjeu démocratique», claironnait Lionel Jospin dans son discours de l'université d'été de la communication prononcé à Hourtin (Gironde) en août 1997. En janvier 1998, le Premier ministre lançait son «programme d'entrée de la France dans la société de l'information», avec de grandes ambitions dans ce domaine. Trop grandes, sans doute. Près de deux ans plus tard, la cyberadministration demeure un fantasme, avec moult retards et quelques mesures trop symboliques (voir comparatif ci-contre). L'administration high-tech, tirant profit de l'Internet pour améliorer la relation entre les citoyens et l'Etat, pour dématérialiser la paperasse et pour zapper la bureaucratie, patine. «C'est le chantier déficitaire du programme gouvernemental», estime un proche du dossier.

Aujourd'hui, l'administration en ligne propose surtout un site web: le portail Admifrance (1), où sont disponibles des formulaires à télécharger. Sans grande efficacité: au mieux, on peut les imprimer puis les renvoyer" par la Poste. Au pire, il faut se saisir de sa fiche imprimée et s'armer d'une brassée de justificatifs et de la demi-journée de congé pour porter le to