A l'entrée de l'appartement trône une drôle de colonne, sorte de
guichet électronique, dotée de deux écrans. C'est le «portier communicant». Il veille, mi-chien de garde, mi-concierge, à la porte de Créanet, l'appartement-laboratoire du Cnet, le centre national de recherche-développement de France Télécom. Greffé en bordure des bâtiments du Cnet, à la périphérie de Rennes, le trois pièces est un ex-logement de gardien totalement transformé. Passé le seuil, aucun décor futuriste. Seulement des objets collés au mur et quelques écrans, d'un petit moniteur vidéo à une maxi télé. «C'est voulu», insiste Bernard Marquet, animateur de l'équipe de recherche sur l'appartement. «Nos visiteurs doivent se sentir ici comme chez eux.» C'est même le principe de base. Priorité à l'utilisateur. Depuis la création du labo il y a dix-huit mois, 150 «utilisateurs», recrutés et payés par le Cnet, ont foulé les lieux, gens ordinaires ou plutôt branchés, en couple ou en petits groupes. Créanet leur demande simplement de livrer le fond de leurs pensées face aux services du futur. L'idée: observer si les inventions dans le domaine de la communication, des plus loufoques aux plus prosaïques, ont un sens pour l'utilisateur. Car les chercheurs peuvent inventer des produits extraordinaires qui, dans la vie quotidienne, laissent totalement indifférent. Créanet croit au mélange des compétences. Bernard Marquet n'est pas ingénieur mais psychologue. Nathalie est ergonome, Stéphanie graphiste, Sylvie sociolo