Dans la catégorie «shampoing neuronal», ces jeux du rayon Rébus qui
nous agacent depuis, au bas mot, Tetris (le paléolithique du casse-tête virtuel), un diabolique outsider, au nom de torture japonaise raffinée, accapare notre concentration: Kurushi, cruelle petite merveille qui règne sur nos insomnies.
Le premier Kurushi est sorti en Europe dans une semi-indifférence voici trois ans, après avoir conquis son Japon d'origine où son juste rang a été instantanément reconnu. Sommaire dans ses développements (qui ne permettaient qu'un mode de jeu, décliné pour un ou deux joueurs), cette première version jetait néanmoins les bases de ce que l'on peut raisonnablement appeler une drogue dure: vous êtes un personnage chétif, perdu sur une plate-forme découpée en cubes et isolé dans une nuit sidérale; de l'une des extrémités à l'autre de la plate-forme, une série infinie de cubes va se dérouler en vagues successives, que vous devrez anéantir une à une, sans quoi elles vous anéantiront.
Le Kurushi Final, qui sort ces jours-ci, ne déroge pas à ces principes mais les enrichit. Plus complet, plus divers, plus profond, il augmente intelligemment le potentiel proprement infini de l'idée originelle. Quatre modes de jeu sont désormais disponibles: Attack, Final, Survival et Create, ce dernier permettant d'éditer soi-même ses propres casse-tête, ce qui présente à l'usage assez peu d'intérêt. Les autres modes jouent avec nos nerfs jusqu'au comble du supplice, le Survival étant le plus inhumain et