Flambant neuf, il est incrusté comme un météore qui serait tombé du ciel. Entouré d'immeubles XIXe siècle qui constituent rue de Montparnasse le siège historique des vénérables éditions Larousse, le bâtiment ultramoderne, construit il y a six ans, symbolise l'entrée dans l'ère du futur de la célèbre encyclopédie. «C'est une partie fonctionnelle intégrée dans l'ancien. Ici, tout est câblé», explique Yves Garnier, le directeur des Encyclopédies générales Larousse, chargé du traitement du contenu éditorial de l'encyclopédie multimédia: le CD-Rom Kléio.
Tombé, avec Bordas, dans l'escarcelle de Havas il y a juste un an, le Larousse suit à marche forcée sa nouvelle maison mère vers l'édition électronique. Il n'a guère le choix: à l'heure du numérique, les encyclopédies doivent s'adapter ou mourir. En parcourant les étages, Yves Garnier se souvient de son entrée en 1974 chez «la première marque de dictionnaires et d'encyclopédies dans le monde». Son premier travail consistait à rédiger des petites fiches bristol qui allaient constituer l'index de «la grande encyclopédie» publiée en 1978. «Deux ans de travail pharaonique. On était une dizaine dans une pièce à rédiger au stylo et à classer des fiches d'indexation sur un mur», raconte-t-il. Des mots, encore des mots qui, aujourd'hui, ne sont lisibles que sur écran. Dans la salle aux trois verrières pyramidales protégées du soleil par de grands parasols bleus, des équipes de «structuration» et de «vérification» des textes élaborent l'