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FUTURS. A la recherche de nouveaux mondes. Initialement destinés aux joueurs, les univers virtuels en 3D ouvrent la voie à de multiples applications: pédagogie, psychiatrie, agriculture, politique""

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publié le 17 décembre 1999 à 2h24

Ils peuvent être pauvres dans la vraie vie et richissimes sur

l'Internet, seuls devant leur écran mais en charmante et nombreuse compagnie dans le cybercafé reconstitué du monde de synthèse où ils passent leurs nuits. Les habitants des univers virtuels se comptent par milliers sur le réseau des réseaux, ils exercent des professions virtuelles, rencontrent des stars ou vont au musée, discutent d'avatar à avatar ­ leur double numérique qu'ils façonnent à loisir (sexe, vêtements, couleur des yeux"). Les mondes virtuels seraient-ils les concurrents de notre bonne vieille Terre? Les hommes auraient-ils découvert le moyen d'échapper aux lois élémentaires? A en croire certains acteurs de ces communautés en trois dimensions qui fleurissent sur l'Internet, la voie est tracée. Leur développement spectaculaire et les applications qui en découlent pourraient, sinon nous apporter l'immortalité, du moins transformer notre vie, de la naissance à la mort.

Les mondes virtuels ont pour l'instant séduit les joueurs et les amateurs de rencontre sur l'Internet, comme le prouve le succès de Cryopolis, du Deuxième monde ou d'Active Worlds, les communautés virtuelles les plus actives du réseau (1). Mais la recherche promet bien d'autres perspectives, qui couvrent quasiment tous les champs d'application.

Aux Etats-Unis, des expérimentations en psychiatrie ont débuté, qui proposent aux psychotiques dangereux d'adopter une créature virtuelle. Muni d'un casque de réalité virtuelle et d'un gant de percept