C'est devenu un hobby pour lycéens et étudiants, un créneau de
recyclage pour le grand banditisme ou juste une manière d'arrondir les fins de mois pour d'autres: le piratage de logiciels est une activité en pleine expansion. Les fabricants de contenu qui chiffrent, en France, le «prix» de cette contrefaçon à 2 milliards de francs sont furieux. A l'approche de Noël, les pirates s'en donnent à coeur joie. La vitalité du trafic l'an dernier à la même époque est dans toutes les mémoires, et dans celles des douaniers et policiers en particulier. La semaine dernière, le service d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information de la préfecture de Paris (Sefti) est venu à bout de l'un des plus importants réseaux de piratage de logiciels. Ses membres, âgés de 17 à 27 ans, agissaient sous le nom de «l'Etoile noire». Ils n'avaient pas besoin de se voir pour «travailler» ensemble. La plupart ne s'étaient d'ailleurs jamais rencontrés physiquement: ils élaboraient leurs plans via l'Internet, dans l'un ou l'autre des innombrables forums de discussion. C'est un technicien en informatique de la région parisienne, âgé de 27 ans, qui était la tête pensante de ce réseau. Cinq à six individus en constituaient le noyau central. Leur technique était assez sophistiquée. D'abord, ils dérobaient des logiciels chez des fabricants ou les achetaient chez un détaillant. Puis, ils ôtaient («déplombaient» dans le langage policier) le code de sécurité sur le produit. Cette mission délicate consi