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Libération

La Machine. Vice et délice.

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publié le 17 décembre 1999 à 2h24

Pierre D. est un ami. Un inconnu qui correspond par e-mail. Du coup,

on ne sait pas bien d'où Pierre écrit. C'est le problème du mail, ça, son gros désavantage par rapport aux missives postales: sans oblitération, on ignore d'où viennent tous ces correspondants. Il y a bien le nom de son prestataire d'accès, sympatico.ca, qui renseigne un peu: Pierre D. vivrait donc au Canada. Mais, comme dirait l'autre, c'est plutôt vaste le Canada. Mais enfin. Pierre D. est un lecteur vigilant (très) et pas content (un peu). Ce qui donne ça: «Dans votre dernière chronique, "L'important c'est le bug, il me semble que vous gommez une notion essentielle, l'Internet (et la portion informatique qui y est rattachée) est devenu un outil de communication, il intéresse donc des gens qui n'en ont rien à cirer des programmes et qui n'éprouvent aucune jouissance à reformater plusieurs fois leurs disques durs jusqu'à ce qu'ils comprennent pourquoi ça plante! Pour faire court: une voiture, c'est pour aller de A vers B. Pour m'en servir j'ai appris à conduire, pas à construire mon véhicule. Que certains souhaitent simplifier la vie des béotiens ne peut pas faire de mal aux "wizz non?» Voilà qui est plein de bon sens, non? Pierre D. a raison. Sauf que. L'Internet est bien plus que ne le laisse entendre son drôle de surnom, un peu désuet aujourd'hui, certes, d'«autoroute de l'information». S'il s'agit, pour filer la métaphore automobile, d'aller d'une information A à une info B, Pierre est dans le vrai. P