Place de la République, à Paris, un alien a subrepticement squatté le coin du socle de la statue. Rue des Trois-Frères, juste sous la plaque, il y en a trois, deux rouges et un bleu. A la Bastille, un autre a longtemps nargué la fontaine du Faubourg-Saint-Antoine, mais le temps et le vandalisme l'ont grignoté, n'épargnant que quelques carrés de mosaïque. Autour des Halles, dans le Ier arrondissement, ces envahisseurs en carrelage de salle de bains prolifèrent en grappes: il n'est qu'à voir un plan de l'invasion de Paris (1) pour s'en convaincre, ils sont là, et en nombre encore. Mystérieuse et incontrôlable, cette campagne de recouvrement des murs, des escaliers du métro, des plaques d'égout, des ponts du périph, des statues et des palais ou des monuments publics, non contente d'avoir touché la capitale, se répand comme traînée de poudre à travers le monde. Et Montpellier de tomber (volontairement) aux pattes des envahisseurs, avant Amsterdam, Bruxelles, Barcelone, Londres et Tokyo. Des spécimens ont été repérés à Aix-en-Provence et sur l'autoroute A1. L'annexion du continent américain, via New York, ne saurait tarder. Les curieux s'interrogent, les enfants s'amusent, les grincheux portent plainte, les institutions font des procès" Les Space Invaders affichent une insolente présence dans l'espace public. Depuis fin 1998, le responsable de cette opération revendiquait l'anonymat et refusait de parler à la «grande presse», préférant débuter sa «media invasion» du côté des rev
Tendances. Pirates de l'art. Les nouveaux envahisseurs.
Article réservé aux abonnés
par Annick RIVOIRE
publié le 8 janvier 2000 à 22h04
(mis à jour le 8 janvier 2000 à 22h04)
Dans la même rubrique