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Libération

Le pouvoir nippon braqué sur le Web. Des pirates se sont introduits sur les sites de quelques ministères et les transforment à leur guise.

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publié le 28 janvier 2000 à 21h36

Tokyo, de notre correspondante.

Les murailles japonaises du Net sont décidément très pénétrables. Depuis le début de la semaine, un groupe de pirates s'amuse à entrer sur les sites des grands ministères nippons et à y laisser des messages du genre «les Japonais sont des perdants», «le Japon est un pays corrompu», ou encore des liens avec des sites pornographiques américains, notamment celui de Playboy.

L'affaire fait les choux gras de la presse et embarrasse le gouvernement. Car les raids des pirates ont jusqu'ici mis en échec, avec une facilité déconcertante, toutes les tentatives menées par les experts informatiques du gouvernement pour les démasquer. Or, leurs messages ont aussi un caractère politique.

Le massacre de Nankin. La page d'accueil du ministère de la Recherche japonais a ainsi été remplacée par un texte, rédigé en chinois, expliquant que le Japon refuse de reconnaître le massacre de Nankin (1937) et appelant le «peuple chinois à protester contre le gouvernement japonais». Le texte s'insurge contre une réunion organisée à Osaka le week-end dernier par un groupuscule d'extrême-droite sur le thème «la vérité sur Nankin, le plus grand mensonge du XXe siècle».

Ce n'est pas la première fois que des pirates informatiques s'introduisent sur des sites gouvernementaux. Mais la répétition des attaques montre à quel point les systèmes japonais sont peu protégés. Le gouvernement en est bien conscient puisqu'il venait de décider le lancement d'une campagne contre le cyber-terro