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Libération

Fête de l'Internet. Egoland. La tête chercheuse. Bernard Lang, directeur de recherche à l'Inria, use de sa page perso comme d'un outil de partage de savoir.

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publié le 17 mars 2000 à 23h34

Seule concession de Bernard Lang à la tendance strip-tease qui

domine le genre de la page perso: deux photos de ses enfants et un brin de muguet. C'est tout juste si l'internaute peut débusquer sur son web les quelques informations biographiques indispensables pour savoir à qui il a affaire. Son adresse, les fonctions qu'il occupe à l'Inria (Institut national de la recherche en informatique avancée) ­ il y est directeur de recherche­, son poste de secrétaire de l'Aful (Association francophone des utilisateurs de Linux et du logiciel libre) ne sont donnés qu'en creux, presque noyés au coeur d'une ribambelle de renvois vers d'autres sites, des articles, des entretiens, des publications électroniques qui donnent un aperçu de ses centres d'intérêts. Sur sa page perso, Bernard n'évoque qu'à demi-mot l'existence de sa femme, de ses deux enfants et de son yorkshire Jade. Mais on y trouve une liste de liens, une rubrique «images» qui met en scène des blagues de potache sur les mésaventures du patron de Microsoft, Bill Gates, la jolie formule «Windows, meilleur système d'exploitation" de la bêtise humaine» et qui indique la position du défenseur des logiciels libres, ces programmes tel Linux, écrits de façon ouverte et collaborative. Autant de signes qui renseignent bien davantage que s'il posait en photo en famille avec son yorkshire. «Cette page, je l'ai construite d'abord pour moi-même, début 1994, pour voir comment faire une page en HTML», le langage de création des pages web.