Derrière l'écran, un appartement parisien. Dominique Foufelle, 45
ans, journaliste et féministe, l'une des adhérentes actives du site des Pénélopes, slalome entre les jouets d'enfant sur le sol, bredouille des mots d'excuse: «Je dois envoyer un article par e-mail et j'arrive.» Malgré les apparences et le côté professionnel, le site des Pénélopes (1) n'est pas le produit d'une entreprise high-tech: c'est avant tout un site d'information militant, très éloigné des «portails féminins» pièges à pub comme Newsfam ou Aufeminin.com. Ces derniers, bien en prise avec un monde de mâles où l'on lève des capitaux comme on dit lever des gonzesses, ont engrangé des dizaines de millions pour bâtir leurs sites fardés de conseils psychologiques et d'horoscopes. De leur côté, les Pénélopes se débrouillent, entre leur boulot et leur vie privée, et travaillent chez elles.
Féministe et moderniste. La première version de leur site, cousu main, a été mise en ligne en 1997 par un noyau de féministes emmenées par Joëlle Palmieri, «toutes liées à des métiers de la communication», précise Dominique Foufelle. Un site destiné avant tout à relayer des nouvelles sur la situation des femmes dans le monde. Un mélange entre les infos provenant des réseaux militants classiques et celles puisées sur le réseau des réseaux. Et, à l'origine, une démarche moderniste qui suscitait le doute dans les milieux des associations traditionnelles. «On nous accusait de dénoncer le fait que les femmes étaient les premières vi