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Les hébergeurs priés de sévir. La loi va les obliger à la vigilance sur le contenu de leurs sites.

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publié le 6 avril 2000 à 0h15

«On ne veut surtout pas s'imposer en censeurs!», se défend Olivier

Chami, l'un des fondateurs de Free, fournisseur d'accès à l'Internet qui accueille 80 000 sites personnels sur ses ordinateurs. Aujourd'hui, plus d'un demi-million d'internautes français possèdent leur propre site. Avec, à la clef, d'inévitables accusations de dérapages: diffamation, pédophilie, litiges sur les droits d'auteurs, ou encore incitation à la haine raciale. Ces affaires mettent les «hébergeurs» ­ ces entreprises qui abritent les sites Web des particuliers ­ en position délicate: nombre de plaignants se tournent vers eux plutôt que d'attaquer l'auteur en justice, de façon plus ou moins justifiée selon les cas. De fait, les hébergeurs se retrouvent cernés, à la fois garants de la liberté d'expression et soumis à la pression des plaignants.

Floue jusque-là, leur responsabilité est en passe d'être clarifiée: un amendement au projet de loi sur l'audiovisuel voté le 22 mars (1) entérine leur rôle de médiateur, un rôle qu'ils tiennent déjà dans les faits (lire ci-contre). En cas de contestation par un tiers d'un site qu'ils accueillent, les hébergeurs, avant même un éventuel passage devant le tribunal, devront «procéder aux diligences appropriées», expression pour le moins vague. «Les hébergeurs ne doivent pas se substituer à la justice, c'est l'idée d'une riposte graduée, allant de la simple réaction par e-mail à la fermeture du site», précise le député PS Patrick Bloche, auteur de l'amendement. L'associ