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Libération

L'ex-KGB exige une collaboration étroite de tous les fournisseurs d'accès. Seul mais tenace, BSK refuse. Résistant au Big Brother russe.

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publié le 17 avril 2000 à 0h02

Moscou, de notre correspondante.

Des inspections des services d'hygiène et anti-incendie, des contrôles fiscaux, la rupture de sa liaison satellite": Naïl Murzakhanov, 34 ans, patron d'un fournisseur d'accès à l'Internet de Volgograd, a connu tout l'éventail de pressions des «organes» (de sécurité). La raison: il se refuse à collaborer avec les services secrets russes.

A la tête de Bayard-Slavia Communications (BSK), Murzakhanov est le seul provider à s'être rebellé contre la volonté du FSB (ex-KGB) de surveiller le courrier électronique et l'Internet russes. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, comme Glasnost à Moscou ou Citizens Watch à Saint-Pétersbourg, se sont mobilisées à ses côtés pour dénoncer le danger pour les libertés individuelles. Tous les autres fournisseurs d'accès ­ quelque 400 au total ­ se taisent. Ils préfèrent apparemment pactiser avec le FSB et le ministère des Communications, dont ils dépendent pour obtenir leur licence. «A tous, on demande de signer un "plan de coopération dans lequel il est notifié que le secret doit être gardé, explique Murzakhanov, contacté au téléphone depuis Volgograd (ex-Stalingrad). Moi j'ai refusé et je peux parler.»

Règlement secret. En juillet 1998, dans le plus grand secret, le FSB et le Comité des communications adoptent un règlement intitulé Sorm 2, acronyme de Système de mesures de recherche opérative. Il s'agit de prolonger un Sorm 1 qui, depuis 1995, autorise le FSB à contrôler toutes les communication