Au lieu de nous traîner en justice, vous devriez nous aider à
traquer les sites antisémites: tel est, en substance, le message qu'a tenté de faire passer la société Multimania, hébergeur de sites web, à l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), par avocats interposés. L'audience, se tenait au tribunal de Nanterre.
Cet appel n'a guère satisfait l'UEJF. L'association, qui poursuit Multimania pour avoir hébergé un site néonazi, considère que la société ne contrôle pas suffisamment ses contenus, et la poursuit pour «négligence». Comment ne pas réagir au seul nom du site incriminé, dès sa création? s'étonne Stéphane Silti, avocat de l'UEJF. Dénommé NSDAP, sigle du parti nazi, le site comportait des textes «hallucinants de haine raciste», et notamment les extraits les plus virulents de Mein Kampf, rappelle l'avocat. «Je ne connais rien qui soit supérieur à cela dans la haine», dit-il simplement. «Ce n'est pas si évident que ça de connaître la signification du sigle NDSAP», se défend Me Valérie Sedallia, avocate de Multimania. Mais une simple recherche par mots clés permet de repérer ce genre de sites, proteste Me Silti. Sa consoeur rétorque qu'elle a fait le test avec les mots «nazi» et «juif», et qu'elle a obtenu respectivement 3 737 et 5 290 réponses. «Impossible de tout vérifier», conclut-elle. Stéphane Silti reproche aussi à Multimania de ne pas avoir réagi assez vite, après avoir été alerté le 17 février. Détruit après six heures, le site a été immédiatement recréé par son