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Libération

Mauro Silva, le shérif du Web brésilien. Le chef du «Secteur du crime sur l'Internet» à São Paulo s'avoue débordé.

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publié le 24 avril 2000 à 23h50

São Paulo, envoyé spécial.

Alignés sur son bureau, un ordinateur portable, un téléphone mobile et un Palm Pilot dans une pochette en cuir brun. A la porte, au quinzième étage d'un bâtiment occupé par la police de São Paulo, un petit panneau indique «Secteur du crime sur l'Internet». Le pistolet reste à portée de main mais «nous ne l'utilisons pas», précise Mauro Silva. Ses faits d'armes, le policier les accomplit assis devant son ordinateur branché à l'Internet. Le dernier en date: l'arrestation des deux membres du groupe Inferno.br qui avaient réussi à modifier un site de la Nasa. Pour se protéger, l'agence spatiale américaine est allée jusqu'à bloquer les connexions en provenance du Brésil pendant une dizaine de jours. «Une honte pour notre pays», estime le policier. A cause des pirates, «un grand nombre de sites militaires américains refusent les connexions en provenance du Brésil».

Sur son bureau, Mauro Silva a proprement empilé une trentaine de dossiers. Autant d'affaires en cours. Le policier, à la tête d'une équipe de quatre personnes, est débordé. «Notre taux de réussite a baissé de 95 à 70%, faute de ressources et de personnel compétent», déplore-t-il. «Le Brésil est le pays où l'on recense le plus grand nombre d'attaques informatiques», ajoute-t-il. Dernier exemple en date: peu de temps après le gel des plus gros sites américains par des pirates, des Brésiliens bloquaient à leur tour certains des principaux sites du pays: UOL, Cade, Globo" Embuscade. Quant au groupe