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Libération

Trois députés contre l'emprise Microsoft. Ils proposent une loi pour libérer l'Etat des logiciels verrouillés.

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publié le 26 avril 2000 à 23h48

Au nom de «l'indépendance de l'Etat», trois députés PS, Christian

Paul, Pierre Cohen et Jean-Yves Le Déaut, vont déposer dans les prochains jours une proposition de loi visant à combattre la mainmise des entreprises de logiciels ­ dont Microsoft ­ sur les outils fondamentaux de communication. Pourquoi? Imaginons une administration où les fonctionnaires seraient tenus d'utiliser du papier et des stylos de la même marque. Et où les usagers devraient, pour décrypter la lettre de leur agent des impôts, chausser des lunettes spécifiques. Eh bien! c'est un peu la situation qui prévaut aujourd'hui dans l'informatique. Tout document créé sur un ordinateur dépend intimement du logiciel utilisé. Pour l'utilisateur lambda, c'est l'obligation de jongler avec différents programmes afin de déchiffrer les documents reçus. Pour l'Etat, cela signifie une dépendance forte vis-à-vis des entreprises du secteur.

Le projet des trois députés consiste à obliger les services de l'Etat et les collectivités locales à utiliser des logiciels dont les «codes sources» (les secrets de fabrication) sont ouverts et à privilégier les formats de fichier publics.

Sûreté. Le code source est au logiciel ce que la partition musicale est à un enregistrement sonore: on peut comprendre comment il est bâti, le décortiquer, le modifier. L'immense majorité des logiciels du commerce, tel Windows de Microsoft, sont fermés. Selon les députés, l'accès au code source a de nombreux avantages, permettant en particulier d'assurer