A l'époque du télétravail et du télémarketing, la police semblait
hors du coup. Elle opère un retour éclair dans la modernité avec la téléperquisition, concept introduit par le Conseil de l'Europe à l'occasion d'un projet de «convention sur la cybercriminalité». Ce texte, rendu public jeudi dernier afin de susciter des commentaires de la part des entreprises et des associations concernées, sera ouvert à la signature des gouvernements des 41 pays membres du Conseil dès 2001. Il vise à «harmoniser les législations nationales» afin de faciliter la lutte contre les infractions liées à l'informatique, qu'elles soient spécifiques (intrusions et modification de données) ou facilitées par le Net (pédophilie et atteintes à la propriété intellectuelle).
Si la plupart des dispositions ne concernent pas la France, déjà dotée d'une loi spécifique sur la délinquance informatique, l'introduction de la téléperquisition des fouilles sur ordinateur à distance et via les réseaux est une nouveauté. Jusque-là, les policiers spécialisés dans la délinquance high-tech devaient sauter sur le suspect à 6 heures du matin, à son domicile, afin de fouiner dans son disque dur et d'y collecter d'éventuelles preuves, fichiers récupérés de manière frauduleuse ou traces informatiques des promenades illégales sur les réseaux.
Policiers pirates. Exit ce régime classique, le traité du Conseil de l'Europe prévoit l'équivalence entre la perquisition et «d'autres moyens similaires». Où l'on comprendra que la cybe