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Libération

Mon antisèche est sur le Net. De plus en plus d'élèves utilisent le Web pour leurs devoirs. Au grand dam des profs qui ne peuvent plus détecter la fraude.

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publié le 22 mai 2000 à 0h54

Ce prof de français d'un grand lycée parisien était un spécialiste

de la traque aux tricheurs. Un expert patenté de la gruge, un pisteur redouté de plagiaires. Mais depuis la rentrée, il s'arrache les cheveux: «Les mômes passent leur temps à piller l'Internet sans que je puisse faire quoi que ce soit. Non seulement je suis mal à l'aise avec cet outil, mais quand bien même je maîtriserais un peu plus l'ordinateur, je ne pourrais pas passer mon temps à fliquer le réseau"» Très grande bibliothèque. C'est le branle-bas de combat chez les profs. La génération du «copier-coller» chamboule les traditionnelles règles du jeu. Le pompage devient d'une simplicité confondante avec l'Internet. Le Web est incontestablement la plus dense des bibliothèques au monde. On y butine dans les travaux des autres en jouant sans effort de la souris, depuis son fauteuil, pour peu qu'on dispose à loisir d'un ordinateur. A l'évidence, les rejetons des familles un peu aisées ont une longueur d'avance dans la pratique. La truanderie électronique touche en revanche toutes les tranches d'âges. Du collège à la fac. Persos et partageurs. On peut d'ores et déjà distinguer, dans l'extensible famille des cybergrugeurs, deux grandes catégories. D'un côté, les vulgaires escrocs qui dévalisent à tout-va, sans état d'âme, oeuvrant uniquement pour leur compte personnel. De l'autre, les esprits plus communautaires, s'inscrivant dans la droite lignée de l'Internet participatif. Nicolas est de ceux-là. Lycéen, il a e