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Libération

La condamnation de Yahoo laisse le Net perplexe. Réactions après la publication vendredi du jugement.

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publié le 29 mai 2000 à 0h45

Semaine importante pour la liberté d'expression sur l'Internet. Ce

soir, le Sénat examinera en deuxième lecture un amendement controversé visant à responsabiliser les hébergeurs de sites web. Ce texte, glissé dans le projet de loi sur l'audiovisuel et plusieurs fois remanié depuis un an, est considéré avec d'autant plus d'attention que plusieurs récentes affaires judiciaires ont concerné l'Internet. En particulier, le 22 mai dernier, le tribunal de grande instance de Paris a ordonné à Yahoo! Inc. de prendre des mesures pour rendre impossible aux internautes français la consultation sur Yahoo.com d'un service d'enchères offrant à la vente des objets nazis. La société américaine ne dispose du jugement écrit que depuis vendredi (lire ci-contre), et pourrait réagir dans les tout prochains jours. Cette affaire constitue en effet un précédent qui, s'il faisait jurisprudence, pourrait affecter en profondeur la façon dont opèrent les sites web.

«La loi doit évidemment être appliquée, admet Jean-Christophe Le Toquin, délégué général de l'Association française des fournisseurs d'accès. Cependant, il n'existe aucun moyen technique permettant de filtrer à 100% les connexions à un site. Les plus avertis, en particulier les jeunes internautes, arriveront toujours à contourner ces filtres. Or c'est précisément cette population que la décision du tribunal vise à protéger.» Pour Meryem Marzouki, représentante de l'association Iris (Imaginons un Internet solidaire), c'est un «jugement absurde»