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Libération

Le Net chinois en liberté surveillée

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A défaut de contrôler tout le réseau, Pékin frappe parfois durement.
publié le 10 juin 2000 à 2h06

Avec plus de 10 millions d'internautes, le contrôle du Net devient un défi de plus en plus titanesque pour le gouvernement chinois. Tout en encourageant le développement du réseau, les autorités entendent garder une maîtrise tatillonne sur les informations diffusées, comme en témoigne la création le mois dernier d'un bureau de gestion des informations sur l'Internet, sous l'égide du Conseil des affaires d'Etat. Du coup, pratiquant une autocensure nécessaire à leur survie, la plupart des sites qui reprenaient des articles étrangers il y a deux ans se contentent aujourd'hui des médias officiels ou se spécialisent dans le sport ou les loisirs.

Le gouvernement sévit parfois pour l'exemple. Récemment, un site de la ville de Wuhan a été temporairement fermé et s'est vu imposer une amende pour la reprise d'un article du journal hongkongais The Sun, qui accusait le vice-gouverneur de la province du Hubei d'avoir accepté des pots-de-vin sous forme de stock-options. Les autorités l'ont accusé de «propager des rumeurs».

Avant l'anniversaire du massacre de Tiananmen (4 juin), les connexions étaient devenues si lentes dans le pays qu'il était impossible d'ouvrir la page e-mails de Yahoo, l'une des favorites des surfeurs chinois. En 1998, Lin Hai, un vendeur de logiciels de Shanghai, a écopé de deux ans de prison pour la vente de 30 000 adresses e-mails à un journal en ligne de dissidents situé aux Etats-Unis.

Mais le gouvernement se révèle souvent impuissant à juguler la vivacité d'un média