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Libération

Les douaniers découvrent les frontières du cyberespace.

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Les trafics sur le Net bousculent méthodes de contrôle et de traque.
publié le 27 juin 2000 à 1h54

Le représentant de la Poste française n'est pas peu fier de s'adresser aux patrons des douanes européennes. Ils sont tous là, réunis devant lui, à l'occasion d'un séminaire parisien dédié à une sacrée révolution pour les gardes-frontières: l'Internet. Fort de son expérience, l'homme de la Poste retrace brillamment les grands bouleversements induits par les technologies et la nouvelle économie dans le transport des objets et des biens. A la fin de son intervention, il reste toutefois un peu décontenancé par l'absence de réactions de l'auditoire. Pas d'applaudissements (on peut rêver), pas de questions non plus, ce qui lui fait dire du haut de son pupitre: "A croire que je vous ai anéantis."

Pas impossible: l'Internet suscite un certain malaise chez les "gabelous" de France et d'Europe. Mais pourquoi en faire tout un foin? "Qu'importe que des choses soient achetées par l'Internet, par fax, par téléphone ou par Minitel, on ne voit pas la différence. Pour nous, un paquet, c'est un paquet", lâche un responsable parisien. Lequel pressent quand même que le métier va un peu changer. Car, comme les gendarmes qui ont investi le cyberespace, les douaniers commencent à découvrir un nouveau territoire d'investigations.

Cyberintuition. Comme tout un chacun, le douanier s'est mis à surfer sur la Toile depuis environ deux ans. Rue de Charonne, à la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), on déniche une porte dont la plaque annonce clairement la couleur: Intern