Chaque soir, depuis quelques mois, apparaît en introduction de la seconde partie de Nulle part ailleurs le directeur général chargé des programmes de Canal +, Alain de Greef. Le numéro 2 y met en scène son propre personnage. Il observe sous nos yeux la création des sketches des comiques de la chaîne, les Robin des Bois, et, devant ses écrans de contrôle, s'afflige de leur nullité et songe à les remplacer. Cette vaine mise en abyme est une nouvelle plaie sur l'image des canaliens, perpétuels brûlés du second degré. Son autodérision surexposée est censée devancer la mauvaise humeur du téléspectateur et lui signaler l'intelligence des faiseurs de programme: "Quel que soit le mal que vous pensez de nous, nous l'avons pensé avant vous. NOUS AVONS DE L'HUMOUR. Et quand nous n'en avons pas, nous en avons encore assez pour le savoir et vous le montrer."
Il y entre aussi la volonté de fasciner les autres comme ils se fascinent eux-mêmes en faisant pénétrer le client, sur un mode farceur et superficiel, dans les cuisines de la chaîne: le peuple n'est, paraît-il, jamais aussi content que lorsqu'il entre, comme un valet ou une tique, dans le lit du roi. Enfin et surtout, il ne faudrait pas oublier le nombril du sous-chef: le grand vizir du canalife Pierre Lescure est un homme de l'ombre qui voudrait bien un peu de soleil, de visibles tropiques, de reconnaissance. Même avec plein de pouvoir et d'argent, à la fin il n'est pas si drôle d'être numéro 2; d'être l'âme damnée, le Narcisse de Né