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Libération

Les tombes en ligne troublent les traditions.

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En Thaïlande, susarn.com s'efforce avant tout de rassurer.
publié le 12 juillet 2000 à 3h02

Bangkok, de notre correspondant.

Dans un pays comme la Thaïlande où la population est très attachée au rituel des funérailles, le lancement du premier site d'informations funèbres (1) relève de la gageure. L'équipe qui, mi-juin, a créé Susarn.com (que l'on pourrait traduire par tombe.com) sait qu'elle risque de choquer, mais elle pense répondre à un besoin. "Quand mon père est mort au début du mois, j'ai essayé de trouver des informations sur Internet pour organiser les funérailles. Il n'y avait rien. Je me suis dit: "il faut combler ce manque"", explique Hongladda Pongsuwan, l'initiatrice du projet. Son père a ainsi été le premier utilisateur de susarn.com, sa photo funéraire étant placée aux côtés de celles de l'ex-impératrice japonaise Nagako et de Montree Pongpanit, un célèbre politicien local. Susarn.com, qui n'est disponible pour l'instant qu'en thaïlandais, se veut plus ambitieux qu'un "simple" cimetière en ligne. Il propose une batterie de services funéraires comme l'envoi de messages de condoléances, la livraison de fleurs pour les parents ou amis effrayés par les embouteillages de Bangkok, diverses informations sur les rituels.

Et d'ici fin juillet, il se distinguera par quelques traits originaux. D'abord, un système d'envoi de messages électroniques confidentiels enregistrés à l'avance à des personnes listées par l'abonné, en cas de décès brutal de ce dernier. "Le problème pour nous est d'être prévenu de la mort de l'abonné. Il faudra qu'il laisse un document chez l