"Jamais pareille chose, aurais-tu dit te sachant sur Internet. Mais Toi qui a grandi tout au long de ce siècle, plein d'innovations, c'est pour nous un hommage, et aussi une forme d'immortalité. (...) Tu vas pouvoir faire le tour du monde sans te fatiguer. Avec tout notre Amour." Cette épitaphe, déposée sur le site de l'Association française d'information funéraire (1), agrémentée d'une photo d'Andrée (1907-1999), résume parfaitement l'intention de la famille Duperron: utiliser la technologie pour offrir à leur défunte une plage d'immortalité. La démarche émeut autant qu'elle déconcerte. L'Internet comme trait d'union entre les vivants et les morts, on aura tout vu.
Hommage. Depuis quelques mois, des cimetières en ligne fleurissent sur le réseau. D'un bout à l'autre de la planète (Etats-Unis, Québec, Japon, Italie et même Thaïlande - lire ci-dessous) des individus de toutes confessions se recueillent devant leurs ordinateurs. Ils se souviennent de leurs morts, prient parfois. En France, l'idée semble encore saugrenue. La formule proposée par l'Afif a juste valeur de test. En pleine dérégulation, le milieu funéraire phosphore autour de services nouveaux.
Or, pendant que la profession tâtonne, un informaticien vient d'ouvrir le premier cimetière virtuel français: Oparadis.com (2). Aucune dimension religieuse dans cette entreprise, "c'est un cimetière laïc", précise Christophe Amadieu, son créateur. L'informaticien propose, sans trop d'état d'âme, d'acheter une concession, de con