Le site américain yahoo.com peut-il interdire aux internautes français l'accès à ses enchères d'objets nazis, comme lui a demandé la justice française le 22 mai ? Oui, répond une entreprise new-yorkaise fondée par des français, Infosplit, qui assure que grâce à son système, le portail pourra satisfaire le juge français le 24 juillet, date à laquelle la société doit présenter une solution technique devant le tribunal en présence des plaignants, la Licra et l'Uejf.
Jusque-là, Yahoo plaidait la quasi-impossibilité technique de proposer une telle recette. «Nous demander de filtrer l'accès à nos contenus en fonction de la nationalité des internautes est très naïf», expliquait Jerry Yang, le fondateur du portail, dans une interview à Libération le 16 juin. Selon lui, la demande française serait irréaliste et ne «prend pas en compte la technologie et la nature même de l'Internet».
Le système proposé par Infosplit est fondé sur la reconnaissance de l'adresse «IP» (Internet Protocol), une sorte d'identifiant attribué à chaque ordinateur connecté à l'Internet. Infosplit aurait amélioré cette méthode imprécise, en s'appuyant sur une base de données maison pour lier de façon plus certaine l'adresse IP à la nationalité de l'internaute en visite sur un site. «Nous obtenons un taux de réussite de plus de 95 %», assure Cyril Houri, le fondateur d'Infosplit, qui promet de faire certifier fissa ce chiffre, mis en doute par nombreux experts, par un cabinet indépendant.
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