Washington
de notre correspondant
Se croyant malin, le FBI a baptisé son dernier système d'espionnage électronique «Carnivore». Un nom bien méchant pour un instrument sérieusement inquisiteur. L'existence de Carnivore, un système qui peut intercepter tous les e-mails au niveau des machines d'un fournisseur d'accès à l'Internet, a été révélée la semaine dernière par le Wall Street Journal et depuis, tout le monde, de la ministre de la Justice au Congrès en passant par les défenseurs des libertés et la Maison-Blanche, a promis d'enquêter sur cet outil un peu trop performant.
Physiquement, Carnivore se présente comme un PC que le FBI branche, après autorisation judiciaire, sur les ordinateurs du fournisseur d'accès. Chargé d'un logiciel conçu par le FBI, le PC lit le nom des destinataires et expéditeurs ainsi que les sujets de tous les courriers passant par les circuits du provider mais ne retient, selon la police fédérale, que les messages des suspects visés. Seulement la «viande» qui intéresse les enquêteurs carnivores.
Un porte-parole du FBI décrit le système comme un «instrument de diagnostic chirurgical» qui «recueille les communications dont l'écoute est autorisée et non celles qu'il n'a pas l'autorisation d'intercepter».
Système dangereux. En quelque sorte, la même chose que des écoutes téléphoniques du bon vieux temps, mais mises au goût du jour. Mais, pour les défenseurs des libertés publiques, comme l'American Civil Liberties Union (ACLU) qui mène campagne contre Carnivore