Pékin de notre correspondante
En Chine, censurer «Yingtewang» (Internet) est à la portée d'un clic de souris. En théorie du moins. Depuis la connexion du pays à Internet en 1995, il n'a jamais été question pour le gouvernement chinois d'ouvrir la fenêtre aux «mouches» indésirables de la culture occidentale. La censure filtre avec un bonheur inégal les portails chinois et l'accès de ses 10 millions d'internautes à la Toile mondiale.
Le filtrage des portails chinois s'appuie sur un attirail de régulations dissuasives encourageant fortement l'autocensure. En début d'année, le Bureau des secrets d'Etat, traditionnellement plus discret, est sorti de l'ombre pour mettre en garde contre la diffusion de secrets d'Etat sur Internet, e-mails et chats inclus. Malgré l'absence d'un cadre légal, les internautes chinois faisaient preuve de prudence. La menace brandie par un organisme aussi secret que redouté n'a fait que renforcer les craintes des responsables des 48 000 noms de domaine enregistrés en Chine. L'utilisation d'informations publiées par la presse étrangère est désormais expressément interdite. Exit les articles de la presse hongkongaise révélant aux internautes chinois des scandales de corruption. Au printemps, un site du Hubei a ainsi été temporairement fermé pour avoir repris une information relative à un scandale financier touchant le vice-gouverneur de la province.
Légalement responsables. Les portails étant considérés comme légalement responsables du contenu des sites qu'il