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Libération

Vacances et dépendance

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En congé, les accros du Net n'arrivent pas à se déconnecter.
publié le 19 août 2000 à 3h32

A peine le bateau a-t-il accosté à Saintes que Cyril a bondi sur le sable, à la recherche d'un café Internet. Cette semaine à voguer dans les Caraïbes devenait sans doute insupportable. Pas moyen de recevoir ni d'envoyer de courriers électroniques, téléphone mobile muet... «J'étais parti en vacances pour me détendre et pour déconnecter vraiment. Mais j'ai triché, je n'ai pas résisté. J'avais absolument besoin de relever mes e-mails. De me connecter au réseau, même pas longtemps, juste une demi-heure...»

Au boulot comme en vacances, Cyril ne se déplace jamais sans un téléphone cellulaire et un ordinateur portable. 30 ans, vice-président d'une start-up dans le domaine de la sécurité informatique: il prend rarement plus de trois semaines de congé par an. La croisière dans les Caraïbes devait être l'occasion d'une «évasion totale»... Raté. Cyril fait partie de ces individus qu'on pourrait qualifier de «webaholiques» ou «cyberdépendants». Aux Etats-Unis, 6 % de la population souffrirait d'une telle dépendance pathologique à l'Internet. En France, les «junkies» du Net étaient jusqu'à présent fort rares. Les temps changent.

«Pour le plaisir». Cyril ne s'estime pas sévèrement atteint. Simplement, l'Internet le «détend», dit-il. Il surfe «pour le plaisir», échange son point de vue avec des inconnus sur des forums de discussion. Bref, il ne peut pas débrancher totalement. «Juste une demi-heure...» Par bonheur, les professionnels des loisirs aménagent désormais dans leurs résidences des