«Je suis sous Yahoo, j'ai des amis sous AIM ou ICQ, et c'est comme si on habitait sur des planètes différentes.» Cet utilisateur de messagerie instantanée (MI ou messenger) devra patienter encore quelques mois avant de rejoindre la planète de ses copains. Lui et les 165 millions d'usagers dans le monde, cloisonnés pour cause d'utilisation de programmes incompatibles, vont voir s'abattre les frontières entre les principaux services de messageries instantanées (AOL, ICQ, Yahoo et MSN) avant la fin de l'année (lire ci-dessous).

Instantanéité. Avec la progression du nombre de connectés dans le monde, les services de messagerie instantanée sont devenus des «tubes». L'outil a d'abord été perçu comme un gadget, mais il est vite devenu un composant essentiel de la panoplie communicante des internautes. La MI transforme un dialogue en pianotage échevelé, car il concilie l'instantanéité du téléphone au recul du texte. Quand deux amis se «parlent», leurs mots s'inscrivent dans une fenêtre, ouverte sur chacun de leur écran, qu'ils soient à des milliers de kilomètres ou dans le même bureau. Les conversations ne sont bien sûr possibles qu'avec les «buddies» (copains) connectés de sa liste de contacts. Les yeux rivés sur l'écran et les doigts ankylosés sur le clavier, l'usager de MI voit toute son attention accaparée par les messages. Adepte d'ICQ depuis ses débuts en 1996 (1), Cédric situe la messagerie instantanée à l'exact milieu entre le courrier électronique et le téléphone: «C'est plu