Menu
Libération

«Publius», le nouveau gardien de l'anonymat.

Article réservé aux abonnés
Ce projet en cours d'expérimentation protège l'identité des auteurs de documents en ligne.
publié le 29 août 2000 à 3h46

Cela fait bien longtemps que la devise «Sur le Net, personne ne sait que vous êtes un chien», censée illustrer l'anonymat des internautes, a fini dans la poubelle des mythes du réseau. Toute publication en ligne laisse des traces, et retrouver l'auteur d'un texte est un exercice aisé, comme l'a prouvé l'arrestation récente d'un Chinois dénonçant le massacre de Tiananmen sur son site. C'est dans ce contexte que Publius, un «système fortement résistant à la censure qui offre aux auteurs un haut degré d'anonymat», secoue l'Internet.

Différent du Web. Le projet, en cours d'expérimentation (1) depuis le 7 août et pour deux mois, est le fruit du travail de deux chercheurs des laboratoires d'AT&T, Avi Robin et Lorrie Cranor, épaulés par un diplômé de l'université de New York, Marc Waldman. Le nom du projet n'a pas été choisi au hasard: Publius était le pseudonyme collectif utilisé par des fédéralistes auteurs d'une série d'articles dans des journaux new-yorkais en 1787 et 1788, et prônant l'adoption de la Constitution américaine. Des textes publiés anonymement pour éviter les représailles éventuelles.

Publius ne fonctionne pas comme le Web. Lorsqu'un internaute veut publier un document sur ce dernier, il doit le confier à un hébergeur de sites, qui le stocke sur ses propres ordinateurs et le met ainsi à disposition de la planète. A un texte correspond une adresse unique, traçable. Selon les bricoleurs de Publius, un tel fonctionnement centralisé permet aux censeurs de supprimer les t