Castres envoyé spécial
«Regardez, invite Henri Coye en déployant une carte de la région. C'est la première fois en France qu'un réseau à 2 mégabits par seconde est déployé entre des écoles.» Le responsable informatique de la ville de Castres se rengorge, non sans raison: ici, la rentrée scolaire ne sera pas comme les autres. L'homme pointe sur la carte les 33 écoles primaires et maternelles, de l'établissement Léon-Rouzeaud, près du centre-ville, jusqu'à la maternelle Puech-Auriol, en rase campagne à une dizaine de kilomètres au nord, qui seront reliées par un intranet (réseau local aux normes Internet) et auront accès à la Toile grâce à 220 micro-ordinateurs, 14 serveurs et une flopée de webcams. «Il faut bien qu'ils se désenclavent, les gamins», plaide Henri Coye.
Révolution des réseaux. C'est qu'on se sent très «enclavé», dans le sud du Tarn. Castres la ville médiévale n'a jamais été au coeur des préoccupations des aménageurs de territoire. Elle est au centre d'un triangle formé par trois autoroutes: Montpellier-Millau, Toulouse-Albi et Toulouse-Carcassonne. Deuxième bassin industriel de la région Midi-Pyrénées (après Toulouse), la ville de Jean Jaurès ne voulait pas rester loin de tout. Alors la grande révolution des réseaux, on l'a prise, ici, au pied de la lettre. Castres caresse l'ambition d'être une des premières «villes numériques» de France, misant sur les liaisons à haut débit (jusqu'à 155 mégabits par seconde) pour propulser ses habitants, ses écoles, ses hôpitaux,