Amazon.fr, version française du célèbre marchand de culture du Web, serait-il franchement antibédé? Un site de bédéphiles, universbd.com, l'affirme dans l'un de ses récents éditoriaux: «Quelques heures à peine après son lancement, la librairie américaine Amazon, qui lançait sa version française, s'est mis à dos la communauté des bédénautes. En cause, des commentaires dénigrants qui accompagnent les fiches de certains albums de bandes dessinées et de mangas.» Et, de fait, si vous vous amusez à taper «edika» dans la recherche d'amazon.fr et que vous ouvrez la fiche de l'album Absurdomanies, vous pouvez lire ceci: «Synopsis: porte bien son titre en y ajoutant vulgaro et pornoscato.» Universbd.com relève un florilège d'insultes et d'invectives en tous genres, euphémistiquement appelées «synopsis»: Une sacrée salade de Pétillon mettrait ainsi en scène «une foule de personnages aussi ennuyeux que laids», Alack Sinner de Muñoz et de Sampayo aurait «un graphisme violent et pas toujours maîtrisé»; quant au pauvre Lewis Trondheim, il voit sont album Blacktown ainsi résumé: «Une parodie animale de western. Langage argotique. La violence, même tournée en dérision, est violence.»
Bile automatisée. Ce n'est pas Amazon qui signe ces descriptifs hargneux, mais un mystérieux SDM (Services documentaires multimédias) qui se révèle être une base de données destinée aux bibliothèques québécoises. Comme on le voit, ses rédacteurs ne brillent pas par leur objectivité. Si universbd.com avait un peu