C'est le premier «hacking» connu, rien moins que celui du... cerveau d'Adolf Hitler. Le gouvernement anglais vient de lever le secret sur les documents racontant l'épopée de Colossus, le premier ordinateur du monde, qui a permis aux Alliés de décrypter les communications nazies pendant la Seconde Guerre mondiale.
Faille. Un épisode crucial qui aurait écourté la guerre en autorisant la lecture en clair des échanges entre le commandement nazi et ses armées. C'est une histoire mêlant informatique balbutiante et codes secrets qui fascinent les hackers d'aujourd'hui. «Comme tout bon hacker, les créateurs de Colossus ont trouvé une faille pour accéder à des informations capitales, raconte au site d'actualité américain Wired le professeur John Dindsale. En fait, on pourrait dire qu'ils ont développé un moyen d'accéder à distance aux pensées d'Hitler.»
Les documents déclassifiés vendredi par le GCHQ (Government Communications HeadQuarters) décrivent en détail le travail réalisé à cette époque à Bletchey Park, près de Londres, par une équipe de surdoués de la crypto et de l'informatique naissante. Dont Alan Turing, qui avait jeté sur le papier les fondements des ordinateurs modernes dès les années 30. Pendant plusieurs années, ils s'échinent à casser les codes secrets de la machine allemande Enigma, utilisée par l'ennemi pour converser sans fuite. Et ils bâtissent Colossus dès 1943, un monstre de plus d'une tonne occupant une pièce entière. Résultat: en 1944, les Alliés peuvent organis