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Libération

«Napster ne me pose pas de problème»

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publié le 9 octobre 2000 à 5h11

«En musique, le hardware a toujours été le moteur du software. Dans les années 70, les gens achetaient des albums pour écouter leur chaîne stéréo, et non l'inverse. Les musiciens s'imaginent souvent que les disques sont plus importants que le matériel, mais ce n'est pas vrai. Le succès du hip hop, par exemple, est venu des systèmes audio crachant des basses, que les jeunes Américains installaient alors dans leurs voitures. Aujourd'hui, le nouveau hardware, c'est l'ordinateur. Et tout ce qui permet d'y apporter de la musique, plutôt que des jeux vidéo stupides, est le bienvenu. De ce point de vue, Napster (logiciel d'échanges de fichiers musicaux, ndlr) est une excellente chose.

«Les gens qui font des copies et se les échangent entre eux, cela ne me pose pas de problème. Mais si ça devient un moyen pour certaines boîtes de se faire de l'argent sur le dos des artistes et de faire grimper leur cours en Bourse, alors ça ira mal pour Mr. Napster. Il y a d'ailleurs des systèmes plus intéressants que Napster: par exemple Freenet (1), un système mis au point par un Irlandais de 24 ans (Ian Clarke, qui a conçu un réseau dont les utilisateurs peuvent s'échanger des fichiers sans passer par un serveur central et donc sans enrichir d'intermédiaires, nldr).

«Quand les premières cassettes sont apparues, on lisait dans les magasins de disques des avertissements du genre: «La copie tue la musique». Ils auraient dû écrire: «La musique de merde tue la musique». Car les cassettes n'étaient pas l