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Libération

L'Europe envoie un hacker réguler le web.

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Elu mardi, Andy Mueller-Maghun va rejoindre l'Icann.
publié le 12 octobre 2000 à 5h18

Ca va tanguer au gouvernement du Net. Un hacker allemand, Andy Mueller-Maguhn, a été élu avant-hier dans la nuit par les internautes européens pour représenter le continent à la tête de l'Icann (1), l'organisme mondial chargé des adresses du Web, les «.com», «.net» et autres «.fr». Côté Amérique du Nord, c'est aussi un boutefeu qui l'a emporté, Karl Auerbach, chercheur chez Cisco.

Le premier, porte-parole du Chaos Computer Club (lire encadré), compte «rendre public tous les débats de l'Icann», une instance qu'il trouve aujourd'hui «trop favorable aux intérêts commerciaux». Quant à l'Américain, il se veut la «voix des individus inquiets» des ambitions envahissantes des entreprises sur le Net. Ces deux trublions ont été élus par les internautes, au terme d'un processus 100% en ligne de plusieurs mois, très controversé, et destiné à donner une légitimité à un organisme à l'importance grandissante. Avec trois autres personnes (un Japonais pour la zone Asie, un Brésilien pour l'Amérique du Sud et un Ghanéen pour l'Afrique), le hacker et le chercheur iront rejoindre les 14 autres membres du conseil d'administration de l'Icann, plus habitué aux négociations entre Etats et au lobbying des entreprises qu'aux débats entre élus.

«.kids». Ce sang frais à l'Icann tombe à un moment charnière. Avant décembre, l'instance doit décider de la mise en place de nouvelles extensions, pour désengorger les adresses du Web, dont le trop couru «.com». Les propositions affluent : du «.sex» pour les site