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Libération
Portrait

Jérôme Rota, nouvelle coqueluche des Américains

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Créateur du DivX, ce Français part monter sa société en Californie.
publié le 16 octobre 2000 à 5h24

Avec ses cheveux longs ramenés en queue de cheval, Jérôme Rota a des airs de John Lennon. Binocles rectangulaires tombantes sur le nez, veste de motard un peu lâche sur les épaules, rien ne laisse deviner que ce grand gars dégingandé est un pur représentant de la génération digitale. Ce Montpelliérain de 27 ans est devenu la coqueluche des Américains depuis qu'il a développé un programme permettant de s'échanger des fichiers vidéo sur le Web en quelques heures. Une révolution qui fait trembler Hollywood, par crainte du piratage. Il part monter sa société à San Diego (Californie). Nom de code: Project Mayo (1), comme la mayonnaise qui prend, ou que l'on rate, au choix.

Amour inconditionnel. Aux Etats-Unis, on l'attend de pied ferme. Après un article paru dans le Wall Street Journal, la fréquentation de son site ­ où il a mis son programme à disposition ­ fait des bonds (2). Les journalistes se l'arrachent mais il vit sereinement, protégé qu'il est par le cocon de sa ville, ses amis d'enfance (qui ne comprennent rien à ce qu'il fait) et son appartement sans accès à l'Internet. Qu'est-ce qui prédestinait ce fils d'infirmière et de responsable «normes et sécurité» à devenir l'une des nouvelles icônes de la Silicon valley? Un amour inconditionnel pour l'image et l'informatique.

Premier ordinateur à 8 ans. Dès les débuts, il tripote, bidouille, complète les systèmes d'exploitation et s'initie aux images numériques. Il casse régulièrement sa tirelire pour s'offrir les derniers modèle