En faisant éclater les frontières habituelles du droit d'auteur, l'Internet remet en cause le fonctionnement voire l'existence des sociétés qui gèrent l'argent des créateurs. Pour tenter de renverser la vapeur, cinq des plus importantes sociétés de droits d'auteur au monde, membres de la Cisac (Confédération des sociétés d'auteurs et compositeurs, qui regroupe 200 sociétés de droits d'auteur), ont créé un mécanisme commun de marquage numérique des oeuvres. Baptisé CIS (Common Information System), ce dispositif vise à perpétuer la gestion collective des droits d'auteur dans l'environnement numérique.
Lors du congrès de la Cisac, qui s'est tenu fin septembre à Santiago du Chili, la Sacem (France), la Buma (Pays-Bas), la Gema (Allemagne), PRS (Grande-Bretagne) et BMI (Etats-Unis) sont allées plus loin en signant des accords bilatéraux de licences Internet, qui «donnent le droit à chaque société d'attribuer des licences pour l'exécution sur l'Internet de musique appartenant aux répertoires conjoints de l'ensemble des participants». Cette activité sera centralisée par FastTrack, une société ad hoc basée à Paris. Les accords, valables jusqu'en décembre 2001, couvriront la diffusion sur le Web (webcasting), le streaming (écoute en continu sans chargement préalable des fichiers), la musique en ligne à la demande ainsi que la musique incluse dans les vidéos disponibles sur l'Internet.
Cette initiative laisse perplexes beaucoup de professionnels de la musique et de l'Internet. Ils y