São Paulo envoyé spécial.

Présentée comme un outil redoutable contre les truanderies électorales (bourrage d'urnes, dépouillements tronqués...) qui ont longtemps sévi dans le pays, l'urne électronique a été plébiscitée par les Brésiliens lors des élections municipales, achevées dimanche. Cette petite boîte avec boutons colorés, abritant un ordinateur, a été mise en place, pour la première fois dans le monde à cette échelle, lors d'un scrutin officiel. «Avec notre urne électronique, nous gagnons en sécurité, en rapidité et en efficacité», affirme Fabio Belucci, directeur général du tribunal électoral de São Paulo.

Le système semble au point, comme on le voit dans le quartier de São Francisco, au coeur de São Paulo, où le bâtiment décrépi de l'école de commerce héberge les bureaux de vote dans les classes. Le mouvement est intense dans les couloirs mais aucune file ne se forme: chacun vote très rapidement.

Un numéro par candidat. A l'entrée de la seção 247, un grand Noir présente sa carte d'électeur. Un commissaire lit le numéro à haute voix. A l'autre bout de la salle, Marta, une étudiante brunette recrutée pour l'occasion, tape le numéro sur un petit clavier relié par un câble à une table située au centre de la pièce, où trône l'urne électronique, protégée des regards par un carton. La disquette codée glissée dans l'urne reconnaît le numéro de l'électeur et, en deux secondes, renvoie son nom sur l'écran de Marta. Elle invite l'électeur: «Monsieur Jucelino, vous pouvez voter.» I