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Libération

Au Chili, le Robinson de la Toile s'est évaporé.

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Enrique Piracès, reclus volontaire depuis mai à Santiago, a disparu.
publié le 7 novembre 2000 à 6h16

Santiago, de notre correspondant.

«En ce moment, cette page se trouve hors service.» Aucune autre information n'accompagne depuis jeudi ces quelques mots sur www.vivonline.com. Les internautes du monde entier s'étaient pourtant habitués à suivre sur ce site les aventures d'Enrique Piracès. Ce jeune Chilien s'était installé en mai dans une maison complètement vide du centre de Santiago (lire Libération du 5/5/2000). Son objectif était de démontrer que le Web pouvait lui permettre de mener une vie complètement normale sans avoir à sortir de chez lui. Et c'est sur l'Internet qu'il se devait de trouver la solution à tous ses problèmes quotidiens. La seule condition était qu'il ne franchisse jamais la grille de la maison dans laquelle il résidait. La vie de ce solitaire représentait une véritable attraction sur la Toile depuis six mois. Les seize caméras dont étaient équipées son domicile permettaient de le suivre dans ses activités quotidiennes. Et Enrique Piracès profitait notamment de la venue de certaines personnalités publiques pour organiser des forums, des vidéoconférences, et même des concerts en direct.

Interruption inattendue. Financé par la société iLatin Holdings SA, ce projet devait initialement se terminer le 31 décembre. Son interruption a pris le pays par surprise. En quelques heures seulement, la maison d'Enrique Piracès a été déménagée et le site désactivé. Quant au jeune naufragé de la Toile, il a refusé d'émettre jusqu'à présent tout commentaire. Son mutisme s'e