Depuis plusieurs jours, quelques milliers d'utilisateurs du somptueux Noosnet, service de connexion rapide à l'Internet via le câble, ne peuvent plus recevoir de mails. Certes, ils gagnent ainsi pas mal de temps. Et il leur est toujours possible d'envoyer des messages: bonheur de renouer depuis chez soi avec la pratique de la bouteille à la mer. Mais c'est tout de même énervant, leur seul recours (relatif) est d'appeler le numéro payant du service clientèle (99 centimes la minute). Naïfs, ils supposent d'abord que la panne est due à une mauvaise configuration de leur ordinateur, voire à leur incompétence. Qu'ils se rassurent, le blocage de leurs messages est le fait de Noosnet lui-même, qui explique que cette mesure touche les mails provenant de Wanadoo, le service d'accès Internet de France Télécom (premier provider français, ce qui n'arrange rien).

Pirate. Explication embarrassée d'un membre de «l'équipe de spécialistes» de Noos: un pirate informatique utiliserait le serveur de Wanadoo pour saturer le serveur de Noosnet qui, par protection, serait obligé de filtrer (euphémisme) les messages venant de France Télécom. Noosnet dit avoir engagé hier une action en justice contre Wanadoo. Voilà réactivée la vieille guéguerre que se livrent depuis des années la Lyonnaise (maison mère de Noos) et France Télécom, autour du réseau câblé parisien.

Que propose Noosnet à sa clientèle? «De s'armer de patience», conseille une «spécialiste», qui ne voit pas pourquoi le «blocage» s'arrêterai