Si l'Internet est le lieu où se forgent désormais les consciences, les parents ont du souci à se faire. D'ailleurs, ils s'en font: 62 % d'entre eux se déclarent «préoccupés» par l'usage que leurs enfants font ou pourraient faire du réseau. Et, logiquement, les parents se disent, majoritairement (74 %), «attentifs» aux sites consultés par leur progéniture. Interrogés par Ipsos pour Libération et Powow.net (1), les parents témoignent d'un certain désarroi, une moitié d'entre eux (49 %) allant jusqu'à souhaiter l'intervention de l'Etat dans le contrôle des sites pour enfants.

Pas de CSA. Jusqu'à présent, c'était simple: l'écran de la télévision était ­ en plus bien sûr du foyer et de l'école ­ la fenêtre ouverte sur le monde. Une lucarne pas toujours enthousiasmante mais très régulée, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) veillant au grain. Et puis voilà que l'ordinateur ouvre une nouvelle fenêtre, plus incertaine, car pas du tout régulée, elle, si ce n'est par le droit de la concurrence et quelques cyberflics chasseurs de pédophiles ou de pirates.

Les parents craignent surtout les sites pornographiques (à 77 %) et de propagande idéologique (46 %). Il existe pourtant des écueils bien plus redoutables sur le réseau. Par exemple, un enfant qui laisse ses coordonnées e-mail sur un forum de discussion ou sur un chat et se retrouve embringué dans des affaires douteuses.

Forum et harcèlement. La fréquentation de ces environnements parfois rudes peut conduire à des drames pour ceux