La guerre des idéogrammes est déclarée entre les Etats-Unis et la Chine. Le 10 novembre, la société NSI, filiale de l'américain Verisign à laquelle l'Icann, aiguilleur du réseau, a concédé la commercialisation des adresses web, a lancé à titre expérimental l'enregistrement de noms de domaines en caractères chinois (mais aussi coréens et japonais, lire ci-dessus). Or, au même moment, les autorités chinoises ont lancé un système concurrent, géré par le Chinese Internet Network Information Center (CNNIC). Les deux organisations affirment avoir reçu chacune, en quelques jours, plusieurs centaines de milliers de demandes. Du coup, la confusion règne.
En fin de semaine dernière, le ministère chinois de l'Information a réagi sur son site web: «Sans approbation préalable, aucune organisation ou individu n'est autorisé à gérer l'enregistrement des noms de domaines en chinois, à délivrer des services ou à servir d'intermédiaire.» Verisign est bien embêté : la Chine est pour elle un marché énorme. Mais elle ne voudrait pas que le contentieux prenne un tour politique.
Le sujet a été abordé la semaine dernière lors du sommet annuel de l'Icann (Libération du 18 novembre). Plusieurs intervenants ont critiqué l'initiative de Verisign. Notamment le responsable de l'Internet Engineering Task Force (organisme en charge des normes techniques du réseau), qui, après avoir rencontré des officiels chinois, a témoigné: «Ils se sentent concernés, offensés même, que des gens dont le chinois n'est pas la