Tokyo, de notre correspondant.
C'est la pagaille en Extrême-Orient. Depuis une semaine, il est possible de créer des adresses Internet en idéogrammes chinois et autres caractères des langues asiatiques (coréen, japonais). Mais qui doit gérer cette nouvelle distribution, et selon quelles règles? En Chine, c'est la confusion (lire ci-dessous). Au Japon, c'est le rush des spéculateurs: en quelques jours, des dizaines de noms de domaines célèbres, comme Yahoo Japan ou NTT (le géant nippon des télécoms) ont été déposés par des cybersquatters.
Dépôts en masse. La course a commencé dès jeudi dernier, soit 24 heures après que la société californienne Verisign a commencé à accepter les noms libellés dans les trois langues asiatiques (Verisign dispose d'un quasi-monopole sur la gestion des adresses depuis qu'elle a racheté l'américaine NSI). Les trois start-up japonaises habilitées à traiter les pré-inscriptions Ascii Corp Japan, PSI-Japan et InterQ Inc. ont été inondées de demandes émanant d'internautes nippons. Lesquels espèrent revendre au prix fort les appellations déposées à l'insu des grands groupes: «Nous avons été pris au dépourvu, raconte Mayako Otsaki, une employée des services informatiques de NTT, dont le nom a été enregistré par un cybersquatter de Yokohama. Des précautions auraient dû être prises pour empêcher le dépôt de marques connues comme la nôtre.»
Deux internautes ont proposé à la puissante société de courtage Kokusai Securities de lui revendre son nom de domaine