Los Angeles, correspondance.
Maintenant que l'industrie musicale a mis au pas les principaux sites d'échange gratuit de fichiers musicaux (Napster, MP3.com et autres Scour, lire ci-dessous), qui va prendre la relève? Pour les milliers de mordus d'informatique qui l'utilisent déjà, leur successeur s'appelle Mojo Nation: un nouveau logiciel de troc de personne à personne (P2P) au concept indiscutablement original.
Réseau libertaire. Dévoilé en juillet lors du Def Con, le rendez-vous annuel des hackers à Las Vegas, Mojo Nation se veut le «rêve utopique» d'une bande de programmeurs surnommés «Evil geniuses for a better tomorrow» (Génies diaboliques pour des lendemains meilleurs). Menés par Jim McCoy, un trentenaire fortuné ancien de Yahoo, ils sont en train de bâtir un réseau libertaire: décentralisé, sécurisé, impossible à censurer et à débrancher, en se référant aux «zones d'autonomie temporaire», un concept introduit par l'anarchiste Hakim Bey, en 1991, pour décrire les utopies pirates du XVIIIe siècle (1). Ce qui ne les empêche pas de penser à l'argent, grâce à un système de micropaiement: «Nous voulons introduire le capitalisme dans l'anarchie», dit Bill Scannell, porte-parole d'Autonomous Zone Industries, la start-up qui soutient le projet, à Mountain View, dans la Silicon Valley. Mojo Nation repose en effet sur les mécanismes du marché, pour éviter le pillage gratuit et générer des revenus. Les règles sont simples: l'usager «paye» pour chaque téléchargement de fichier (musi