C'est la fête à l'Internet ce week-end à Paris. Attention: pas la «Fête de l'Internet», cette opération de promotion soutenue par les pouvoirs publics, avec élection de Miss Internaute, éloge du e-commerce et tutti quanti (ça, c'est en mars prochain). Non, les réjouissances s'appellent ici «Assises de l'Internet non marchand et solidaire», «Zelig Conf: rencontre européenne des contre-cultures digitales» et «Big Brother Awards», remise de prix aux «personnes ou institutions s'étant distinguées par leur mépris du droit fondamental à la protection de la sphère privée». Se côtoieront militants syndicaux et avocats du «logiciel libre», membres du Mrap et défenseurs de la liberté d'expression sur le réseau, militants d'Act Up et acteurs de l'hébergement non commercial.
Riche de promesses. Depuis quelques mois, on assiste à la rencontre de deux cultures militantes: l'une issue des mouvements «classiques» anti-libéraux ou antiracistes, l'autre du monde Internet et de l'«hacktivisme» (farouches défenseurs des libertés individuelles). Chacune a ses propres combats, mais les deux univers découvrent que leurs préoccupations sont parfois convergentes. Le modèle de l'«informatique libre», par exemple, n'est-il pas riche de promesses pour ceux qui luttent pour une plus large diffusion des molécules anti-sida (lire ci-contre)?
«On sait depuis Seattle, souligne Alain Baron de SUD, que le Net est un formidable outil de coordination militante. Cela nous a rapprochés d'associations comme Iris (Im