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Libération

Des oscars pour les mouchards

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Les ironiques Big Brother Awards ont été décernés samedi.
publié le 18 décembre 2000 à 8h09

C'est samedi soir dans le XIe arrondissement de Paris que se sont déroulés les premiers Big Brothers Awards français. Selon un membre du jury, ils se sont déroulés dans une «ambiance de joyeux foutoir, malgré le beau linge BCBG (sociologues, avocat...) du jury, plus les gens de la première heure du web français, comme Gilles Maire, plus des artistes, concepteurs ou associations de gens qui luttent contre la vidéosurveillance». Dans le cadre de la Zelig conf, «rencontres européennes de la contre culture digitale», le concours, créé il y a deux ans en Angleterre par Simon Davies, directeur de Privacy International, récompense les «meilleurs représentants du mépris du droit à la protection de la vie privée, sur le Net et ailleurs».

Ont touché les ironiques oscars: l'Etat, au titre d'administration la plus intrusive avec son intéressant système de flicage nommé le Stic (Système de traitement des infractions constatées), grâce auquel tout individu qui a eu affaire à la police (comme suspect, inculpé, même disculpé ensuite, ou victime) est mis en fiche. Bref, la question est, que fait la Cnil (Commission nationale informatique et libertés)? Au rayon de l'entreprise la plus intrusive, c'est la Sonacotra, l'organisme privé gérant des foyers sociaux pour des travailleurs étrangers qui remporte la petite statuette dorée de Navarro: la société a reconnu cette année devant la justice transmettre à la police ses fichiers, comportant des mentions illégales ethniques (Libération du 11 févri