New Delhi, de notre correspondant.
Coincée entre une épicerie et un terrain vague, la petite structure en briques rouges est depuis quelques semaines l'objet de toutes les attentions des enfants d'Ambedkar Nagar, un quartier très pauvre du sud de Delhi.
Agglutinés autour des cinq mystérieux hublots qui composent la façade, une quinzaine de gamins s'agitent et s'interpellent. «Que fais-tu? Il faut d'abord cliquer sur menu principal!», s'exclame l'un d'entre eux, écartant son petit camarade pour prendre les commandes. Derrière les minuscules fenêtres se cache un monde jusqu'ici inconnu pour ces jeunes: Internet. Ni clavier, ni souris, simplement une petite manette et deux boutons-poussoirs aux côtés d'un écran d'ordinateur collé derrière la vitre. Sous le regard attentif de ses copains, Mahesh, 13 ans, suit méthodiquement les étapes: menu principal, jeux, parta, start ( A vos jeux, prêts, partez).
Projet pilote. Il y a encore un mois, Mahesh n'avait jamais vu un ordinateur de sa vie. Aujourd'hui, il passe au moins une heure par jour à fréquenter l'Internet. Gratuitement. Les enfants d'Ambedkar Nagar sont en effet les premiers à bénéficier d'un projet pilote lancé conjointement par le gouvernement régional de Delhi et l'école d'informatique privée NIIT: des kiosques Internet dans les quartiers pauvres de la capitale. Des bornes de savoir, destinées à lutter contre la fracture numérique qui sépare la petite minorité d'internautes indiens de l'énorme majorité de la population, à qui