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Libération

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publié le 21 décembre 2000 à 8h21

L'Internet est un gros gâteau que les employeurs ont du mal à partager. En 1998, la société Bull s'est vu condamnée pour discrimination syndicale: seule la Confédération générale des cadres (CGC) avait eu le droit d'ouvrir son site sur l'Intranet du groupe (réseau interne). Aujourd'hui, les syndicats y revendiquent une place, au même titre qu'il existe un local syndical dans les murs réels. Les salariés sont souvent éclatés sur différents lieux, les échanges passent beaucoup par l'e-mail. Les syndicats veulent continuer à informer les salariés, avec les moyens adéquats. Côté directions, cela passe mal.

«Elles ont pourtant tout intérêt à négocier», estimait hier Ivan Béraud, secrétaire général du Bétor-Pub (CFDT), lors d'une journée de formation des militants. «Car en monopolisant la parole sur le réseau, elles prennent le risque de voir les conflits internes éclater à l'extérieur de l'entreprise.» Ubifree, site web créé par un collectif de salariés qui ont un beau matin déballé les pratiques internes chez Ubisoft aux yeux de tous les internautes, a marqué les mémoires (lire ci-contre). Les patrons d'Ubisoft se sont trouvés dépassés, et les organi sations syndicales ont pris un sacré coup de vieux. Aujourd'hui, elles savent qu'il y a urgence. Car après avoir imposé l'Internet au bureau, les employeurs cherchent à en contrôler totalement l'usage.

Egalité des moyens. «C'est un outil comme le téléphone ou le fax, estime Florence Chapuis à SUD. Il est normal que les organisations s