Suffit-il d'arriver le premier sur l'Internet pour revendiquer des droits sur un patrimoine célèbre? Le petit milieu des sites français de cinéma se pose la question. L'affaire concerne la marque Monsieur Cinéma, actuellement au centre d'un bras de fer judiciaire entre les sociétés Allociné, filiale de Canal +, et Film Non Stop, appartenant à Liberty Surf.
Pionnier. L'histoire commence en 1997, lorsque Jean-David Blanc, pionnier des services Minitel pour les salles de cinéma, se réoriente vers le Web. Il dépose alors de multiples noms de domaine, parmi lesquels mrcinema.fr, mrcinema.org, mcinema.fr, monsieurcinema.fr, mrcinema.co.uk ou encore mrcinema.ch pour la Suisse. Jean-David Blanc affirme aujourd'hui qu'il avait l'intention de «développer à l'international un site sur la base de la marque mister cinéma. Aucune déclinaison d'URL (adresse web) proche de Monsieur Cinéma n'était déposée». Le patron d'Allociné prétend qu'il ne connaissait pas l'émission télé et les fiches éditées sur papier de Monsieur Cinéma, symbolisées dans les pays francophones par le journaliste Pierre Tchernia. Monsieur Cinéma a été créé sur le petit écran en 1966, deux ans avant que naisse le patron d'Allociné.
Face à Jean-David Blanc, on trouve Jérôme Chasquès, patron de Film Non Stop, le promoteur on line attitré de Monsieur Cinéma. «Quelques semaines après la mise en ligne de notre site, des internautes nous ont signalé qu'ils ne pouvaient pas y accéder en tapant monsieurcinema.fr. Nous avons alors